vendredi 27 mars 2015

Domaine des Bruyères - Entre Ciel et Terre 2010

"Entre Ciel et Terre"... C'est bien là que nous emmène ce vin. C'est un Crozes-Hermitage qu'on oublie pas, un de ceux qui laissent des traces dans la mémoires tant leur typicité rend hommage à leur cépage. Et sur cette 100% Syrah vieilles vignes, c'est tout le potentiel du fruit que Mr Reynaud tire de ses cuves en béton. 
Grâce à ça (et un peu de talent quand même !), pas de gout d'élevage au coin de la bouche. Ce qu'on goute, c'est le vin, net, précis, riche et ample, et la biodynamie prend alors tout son sens. 

A l'oeil, c'est d'un noir d'encre aux reflets sanguins, imprimé bien net et plein sur un bouchon parfaitement en place.
Passons au nez : dense, presque entêtant, ça sent le fruit rouge mur et les épices, ça pique presque les narines et c'est superbe.
Une fois en bouche, surprise, le vin est un poil carbonique. Mais rien d'éliminatoire, ça ajoute même au plaisir du premier contact. Pas besoin de secouer le gaz s'évacue bien à l'ouverture. Et là, en embuscade, on prend pleine poire ce vin franc et tonique, à la charpente solide et équipé d'une acidité qui donne de l'équilibre à l'ensemble. Celle ci laisse d'ailleurs penser à de belles années encore de vieillissement. 
Mais vieillissement ou pas, aucun regret d'avoir ouvert ce somptueux flacon, car en l'état ce 2010 offre une matière déjà bien soutenue et riche, avec tout ce qu'il faut de lard, de fruits rouges murs et d'épices, le tout saupoudré d'un peu de ce poivré typique de la Syrah version "brutus".

Voilà donc un vin de compèt', viril, à la longueur infinie et qui méritait bien ses 5 ans de travail pour finir dans nos verres.
En tout cas, je ne suis pas fâché d'avoir attendu 2 ans après l'achat au domaine pour l'ouvrir, et surtout je ne suis pas fâché qu'il m'en reste en cave. 
A ouvrir sur des plats corsés, viandes sauvages ou autre plats de charpente, en compagnie de fins connaisseurs au palais entrainé... Quel vin !

Domaine Les Bruyères - David Reynaud